The White Lotus, une série qui comptabilise déjà trois saisons et qui nous immerge dans un décor paradisiaque, tournée en huis clos dans un hôtel de luxe. Depuis sa première saison, la série ne se contente pas de captiver les téléspectateurs avec des intrigues mystérieuses et un casting cinq étoiles, le show signé Mike White agit aussi comme un véritable catalyseur touristique. À tel point que les destinations mises en lumière par HBO connaissent un bond spectaculaire de popularité. Preuve qu’une fiction peut transformer un décor de rêve en phénomène touristique mondial avec un impact réel sur le réservations.

La saison 1, tournée dans au Four Seasons Resort à Maui, Hawaï avec vue imprenable sur l’océan, piscines à débordement… Le lieu devient rapidement emblématique. Les retombées ne se font pas attendre. Selon le groupe Four Seasons, l’hôtel a vu ses demandes de réservations exploser de 35 % dans les semaines suivant la diffusion. On observe le même phénomène pour la saison 2, tournée cette fois en Sicile, au San Domenico Palace à Taormine : complet des mois à l’avance, hausse des prix, et surtout, regain d’intérêt touristique pour toute la région.
On parle ici d’un vrai “effet White Lotus”, similaire à celui de Game of Thrones pour Dubrovnik ou de Emily in Paris pour la Place de L’Estrapade, située au cœur du quartier latin. Mais cette fois, la cible est claire : les voyageurs aisés en quête d’expériences ulpremium et de vues époustouflantes instagrammables.
Un tourisme sélectif
La particularité de The White Lotus, c’est qu’elle ne vend pas seulement une destination, mais une expérience luxe haut de gamme. Cela a un effet direct sur le secteur : les hôtels de luxe deviennent les premiers gagnants de la série. Le San Domenico Palace, par exemple, a vu une hausse significative des recherches sur Booking.com, Google et même TikTok, où les hashtags liés à la série explosent. Certaines agences de voyage haut de gamme vont jusqu’à proposer des séjours à la White Lotus, comprenant les lieux de tournage, les excursions vues à l’écran et même des dîners dans les restaurants présentés dans la série. Comme un pèlerinage chic pour fans fortunés.
Quand la fiction devient stratégie marketing
Les producteurs de The White Lotus auraient-ils inventé la meilleure campagne touristique de ces dernières années ? On pourrait le croire. À l’heure où les voyageurs cherchent plus que jamais à vivre de véritables expériences et non plus de simples vacances, la série offre un récit, une ambiance, un cadre, mais aussi la promesse de vivre (un peu) comme les personnages.
Les offices de tourisme l’ont bien compris. L’Italie a surfé sur la saison 2 pour attirer une clientèle internationale plus haut de gamme. Et la Thaïlande, destination de la saison 3, prépare déjà le terrain pour capitaliser sur cette vague et a pour ambition de retrouver sa fréquentation touristique datant de l’avant Covid.
La fiction, l’influenceur de demain ?

Avec The White Lotus, on assiste à la naissance d’un tourisme de fiction haut de gamme. Ce n’est plus seulement une série. C’est un levier d’attractivité, un influenceur géant à l’échelle planétaire. Et l’on peut d’ores-et-déjà parier que les destinations de demain se joueront aussi sur nos écrans, façonnant les futures tendances.
Au-delà du voyage, certaines séries influencent déjà leurs fans avec des placements de produits ingénieux. La série Emily in Paris, que l’on appelle même la série marketing est connue pour être une publicité sur petit écran. L’héroine Emily travaille pour une agence de marketing où elle gère des campagnes de marques fictives mais aussi réelles comme McLaren. La série va même plus loin en imaginant un partenariat exclusif avec McDonalds mêlant ainsi fiction et réalité. Dans la série, l’enseigne cherche à se faire représenter par une nouvelle agence et Emily y voit là une aubaine. Elle saisit l’occasion pour découvrir à quoi ressemble un restaurant McDonald en France. Au même moment, la célèbre enseigne de fast food sort son menu spécial “Emily in Paris” disponible partout en France. De quoi attirer les spectacteurs dans les restaurants et les amateurs de fast-food vers la série.
Par ailleurs, Launchmetrics qui mesure l’impact des placements de produits dans la mode, a analysé que la saison 2 Emily in Paris aurait rapporté environ 96 millions de dollars, seulement trois semaines après sa diffusion.